samedi 27 novembre 2010

27 novembre: l'arnaque Tarnac

Le dossier de la semaine: l'affaire Tarnac

Il y a deux semaines, Le monde revenait sur une affaire judiciaire (mais pas seulement) qui ne veut pas finir. En effet, cela fait deux ans maintenant qu'a commencé la saga du "terrorisme anarcho-autonome d'ultragauche." Rappel des faits: en novembre 2007, neuf jeunes vivant dans une ferme en Corrèze, à Tarnac donc, sont interpellés (quel doux euphémisme...) et accusés d'avoir tenté de saboter des caténaires sur une ligne de TGV. Ils sont alors mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste." Mais rapidement, comme il est montré ici, les principaux piliers de l'accusation s'effritent, et l'on voit les accusations de la Chancellerie... chanceler.
Malgré leur maintien sous contrôle judiciaire, les accusés ont plusieurs fois eu l'occasion de s'exprimer sur leur activité, leur arrestation, leur détention... A l'heure où la cour d'appel de Paris reconnaît la "volonté d'agir de manière concertée et violente afin de porter atteinte à l'Etat, ses représentants et ses infrastructures" du groupe de Tarnac, il est temps de s'intéresser à ces "nihilo-millevachistes SNCFicides" (copyright Didier Porte) qui font trembler la France.

Oui, trembler, car à TF1, on ne lésine pas sur les effets de style pour faire PEUR. Difficile de savoir si l'on doit rire ou pleurer en voyant ces images, mais ce phénomène a déjà été constaté à de nombreuses reprises lors du visionnage de cette chaîne. En tous cas, cette vidéo mériterait un article à elle toute seule, mais je vous laisse tirer vos propres conclusions.

Après cette introduction, donnons la parole aux accusés: écoutons Benjamin Rosoux nous raconter sa version des faits. Regardons cette belle enquête de Mediapart, si l'on parvient à passer au-delà de l'omniprésence publicitaire de Dailymotion. Enfin, lisons ce texte collectif qui remets quelques points sur leurs i.



Mais Tarnac, ce n'est pas qu'une affaire judiciaire; une pépite permet de la mieux la situer dans un contexte où le sécuritaire s'incarne au sommet de l'Etat.

Pour finir, je vous laisse avec cet article qui, s'il frôle parfois les limites de la mauvaise foi, dépasse en revanche allègrement celles de l'humour absurde et du taillage en règle de journalistes, ainsi qu'avec une petite chanson.

La blague de la semaine

Alors que le mouvement des retraites agonise doucement, je voulais en guise de commémoration publier ce commentaire d'une internaute qui semble être destiné à une belle carrière politique dans le parti présidentiel:

marieke van mourik

la greve est ridicule. La raison de
la grève: les gens ne veulent pas
travailler jusqu’à 70 ans. Nos
ancètres le faisaient. Si les
jeunes font grève, ils n’auront pas
leurs dîplomes, donc pas de
travail.Pourquoi l’essence est
raccordé à la grève, ont l’ignore
tous. Nous faisons comment pour
aller à l’école, travailler,
voyager? La France doit réagir et
arrêter de ce plaindre parce que
l’on doit travailler. Plus on
travaille, plus on gagne. J’ai
peut-être 13 ans, mais je sais ce
que ça représent

Page culture: 4'33"

Allez, on continue dans une certaine forme d'élitisme culturel, mais promis la prochaine fois je vous parle de Kenza Farah et de René la Taupe. En attendant, je vous propose cette idée géniale, attention, pour les allergiques au rosbif, ça commence à 0:54 (non, non, pas à 4'33"). Et ce morceau peut être joué avec n'importe quel instrument! Vraiment! Une petite interview pour expliquer le projet (en anglais).

Petite question: qui d'entre-vous l'a regardé jusqu'au bout? ;)

Le hibou garde les yeux (et les oreilles) ouverts!

jeudi 11 novembre 2010

11 Novembre: Premier essai


En cette journée de commémoration de l'Armistice qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale, il me semblait important de parler de choses... qui n'ont rien à voir. A commencer par une menace permanente, invisible mais implacable, susceptible de mettre fin à votre vie à tout moment... oui, la grande peur de ce début de XXIe siècle, le TERRORISME. Bouh! Comment ça vous avez pas peur?


Dossier: Al-Qaïda ou comment s'en débarrasser

L'une des raisons pour lesquelles ces mots ne font pas frissoner vos orteils pourrait être que le plus connu des réseaux mondiaux de terrorisme aurait été tout simplement... désintégré entre 2002 et 2004. Al-Qaïda désintégré? Alors qu'il fait toujours la une des journaux (surtout en période de conflit sur la réforme des retraites, mais c'est une autre histoire...)? C'est pourtant ce qu'affirme rien de moins que l'ancien chef du service renseignement de sécurité de la DGSE, les services secrets français! Comme le clamait avec une voix pleine d'innocence la marionnette de Richard Virenque dans les Guignols: "On m'aurait menti?"

Vous trouverez l'article ici. Si le texte vous fatigue, une video de seulement 9 minutes est disponible ici.

Ma phrase préférée:
Même si l’amour-propre des Occidentaux doit en souffrir, il faut répéter sans cesse que les principales, les plus nombreuses et les premières victimes de la violence islamique sont les musulmans.

Certains spécialistes ne sont pas tout à fait d'accord avec la vision d'Alain Chouet. Mais tout dépend en fait de la définition de ce qu'est Al-Quaïda, et finalement, leur version est assez proche de celle de l'ex chef de service des renseignements.

Vous noterez que dans le discours d'Alain Chouet l'Arabie Saoudite est présente, et est même présentée comme un pays absolutistement pas démocratique, si vous me permettez la formule, mais protégé par les Etats-Unis. Pourtant, c'est un pays qui demeure très méconnu; en tous cas, je n'ai jamais entendu parler de ce royaume dans les media français, alors que de multiples articles sont écrits sur des régimes tels que celui de Poutine, Kim Jong-Il ou Fidel (et maintenant Raul) Castro. Un reportage tente d'en percer les secrets, si vous avez 45 minutes devant vous et que le sujet vous intéresse, il est ici. Et si vous n'avez pas tout ce temps mais que vous souhaitez tout de même savoir pourquoi ce pays est si bien protégé, tout est dit dans la conclusion de cette video.

La blague de la semaine: Synergie se fait mal tout seul

Bon, après ce dossier assez dense, revenons à des choses plus légères. J'ai déjà diffusé cette blague mais elle me fait tellement rire qu'il faut que je revienne dessus. En fait, je ne ferai aucun commentaire et vous laisserai juste savourer cette page.



Page culture: Glenn Gould

Allez, premier article, et je vais faire genre j'ai une éducation de fou en musique classique, alors que je ne sais pas différencier du Mozart et du Vivaldi. En fait, ce qui m'intéresse chez le pianiste dont j'ai envie de vous parler, c'est quelque chose d'assez anecdotique: ce monsieur parlait pendant ses interprétations: un cauchemar pour les ingés sons, et une sacré désacralisation de ladite musique classique! Je vous laisse constater par vous même.


Avant de finir, une pensée quand même pour les poilus tous disparus aujourd'hui, et pour ma part une interrogation sur ce que peut signifier une Guerre Mondiale dans la vie d'un homme qui l'a vécue.

Le hibou garde les yeux ouverts! A la semaine prochaine, je l'espère!

Avant-propos

C'est une idée qui me trotte dans la tête depuis un bon moment. La raison pour laquelle je passe à sa réalisation est très simple: fait assez exceptionnel, il se trouve que j'ai ces jours-ci du temps libre.
Je ne veux pas ennuyer l'éventuel lecteur avec une introduction pompeuse et à rallonge, donc je vais tenter de faire court, mais il me faut tout de même expliquer en quoi consiste ce blog.

Je suis comme tout Français urbain sollicité en permanence par ce qu'on appelle l'information: je la trouve aux entrées des bouches de métro, sur les écrans des bars à la mode, dans les bouches de mon entourage, et je vais moi-même la chercher dans les livres, sur la toile, dans la bouche de gens intelligents. Ce n'est pas une analyse nouvelle: nous vivons dans une société surinformée, un océan de messages, où, par conséquent, une information ne vaut plus rien. Qui se souvient d'un reportage d'un 20h de la semaine? De la pub présentée sur l'abribus de son arrêt de bus?

Le web est le lieu par excellence de cette surinformation: le lieu où l'on a accès à une masse formidable de ressources, mais où l'on reste bien souvent sur les quelques sites connus. Pour ma part, je ne cache pas fréquenter ces sites, mais j'ai une foultitude d'autres sources où parfois des articles m'interpellent, changent mon point de vue, m'irritent, ou me font tout simplement rigoler. Le regard du hibou sera donc ce lieu sans limites où se croiseront ces articles.

J'ai décidé de partager ces coups (de gueule, de coeur, de foudre), mais je le fait en bonne partie pour moi, pour conserver une trace de ces pépites perdues dans la rivière de boue. Le partage est une dimension importante, mais pas la première. Si ces articles sont lus, ça me fait plaisir, sinon tant pis.

Chaque semaine, j'essaierai de présenter dans un dossier thématique un ensemble de liens vers des articles qui m'ont plu. Ces dossiers seront dans la mesure du possible en dehors des sentiers battus, si vous souhaitez trouver une information policée, il vaut mieux se contenter des actualités de la page d'accueil de votre site de messagerie instantanée. Le but ici est de voir le monde sous un angle original, le postulat étant que les media les plus écoutés en relaient une vision simpliste voire parfois erronée.

J'aimerais m'inscrire dans une fréquence hebdomadaire, mais je me connais, et je doute de suivre ce rythme. Et après tout, l'information n'a pas de rythme, je pense que des articles tomberont donc sur ce blog de façon un peu irrégulière.

Ah, avant de vous laisser avec un premier dossier sur Al-Quaeda il me faut préciser deux choses. La première, c'est que je ne me prétends spécialiste de rien; il peut arriver et il arrivera souvent que je me trompe dans la présentation des faits et des articles, mais l'erreur fait partie de l'apprentissage, surtout pour un non-professionnel comme moi. Deuxièmement, ce blog a une dernière fonction: dans un monde où cohabitent et même se complètent communication et solitude, volontés de changement et inaction, ce modeste blog vise à chercher "nos semblables", ceux qui ont le goût de penser, quelque soient les tendances. Il vise à se sentir mon seul, à alléger le poids d'un monde assez oppressant. En cela, Le regard du hibou peut être dans son concept une alternative au divertissement: se confronter au monde plutôt que le fuir.

Voilà, j'attends évidemment des éventuels lecteurs qu'ils laissent des commentaires, car la politique est affaire de plusieurs voix!

Le hibou garde les yeux ouverts.